COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU RÉSEAU POUR DES CYCLADES DURABLES
octobre 2024
La société civile et les autorités locales peuvent réussir à protéger l’intérêt public.
L’année et demie écoulée a été marquée par une activité intense des communautés locales qui se sont opposées aux politiques gouvernementales en matière d’utilisation des terres et de stratégie de développement, exprimant non seulement des objections mais aussi des propositions pour une approche différente de ce que nous appelons le « développement ». Dans les Cyclades en particulier, mais pas seulement, une mobilité se développe qui semble, dans une certaine mesure, avoir déjà eu des résultats positifs significatifs et qui suscite l’espoir d’en obtenir d’autres. Dans plusieurs cas, et surtout lorsque les efforts des citoyens sont renforcés et soutenus par les autorités locales, nous avons déjà des victoires visibles de ces efforts citoyens et il vaut la peine de les noter parce qu’ils sont la meilleure preuve qu’il y a une autre voie, et qu’imposer des interventions destructrices dans la région à travers des logiques immobilières n’est pas une voie à sens unique. Nous résumons à titre indicatif :
- L’année dernière, la mobilisation des citoyens dans le cadre du « Mouvement des plages » a contraint certains services à se mobiliser et, enfin, le gouvernement, par l’intermédiaire du ministre des finances, M. Hatzidakis, à prendre des mesures pour « régler » et punir les principales illégalités. Bien que la législation comporte plusieurs « trous » qui laissent les écosystèmes côtiers et l’espace public sans protection contre les entreprises prédatrices et à courte vue et la crise climatique, elle a néanmoins, au moins dans le domaine de l’utilisation non autorisée pour les stands de parapluie, imposé une relative légalité.
- La mobilité des citoyens dans les municipalités de l’Attique et les appels des maires au Conseil d’État contre la nouvelle réglementation de la construction (NOK) qui accordait deux étages supplémentaires à ceux qui mettaient du vert sur les toits des bâtiments (définition du greenwashing) ont conduit à la suspension de sa mise en œuvre, malgré les réactions furieuses de l’inspection technique d’Athènes.
- Les efforts d’un groupe de citoyens de Sifnos qui ont intenté une action en justice contre un projet de port à Sifnos ont été récemment récompensés et le projet a été annulé.
- Les réactions des habitants, des amis et de la municipalité d’Astypalea ont conduit à un revirement de la position du gouvernement, obligeant M. Tagaras à déclarer au Parlement qu’il ne signerait pas l’avortement approuvé par les services du ministère et le KESYPOTHA. Le ministère de l’environnement a déjà tacitement adopté la pratique consistant à refuser d’approuver les demandes spéciales de planification soumises par les grands « investisseurs » jusqu’à ce que les plans locaux de planification (LPP) soient préparés.
Notons ici que les reculs gouvernementaux, s’ils donnent un crédit de temps, n’impliquent nullement une sorte de démission de la politique gouvernementale dans la perspective d’une surexploitation désastreuse de l’espace. C’est ce qui ressort clairement des propositions du Plan d’aménagement touristique et du contenu des scénarios proposés pour les prochains Plans locaux d’urbanisme. Il ne s’agit que d’un report qui n’invalide en rien la perspective de l’approbation de plans d’urbanisme spécifiques et de nombreuses autres interventions en faveur d’un tourisme intégral et inconditionnel, désormais fondé sur un cadre juridique plus sûr. Cependant, c’est précisément à ce stade que l’importance du gouvernement local et de son attitude devient évidente : Récemment, la municipalité de Skyros a rejeté à l’unanimité les scénarios de « développement » de Skyros proposés par le ministère&. Le gouvernement de Skyros a décidé clairement et à l’unanimité de rejeter les « scénarios de développement » pour la ville de Skyros, présentés par le ministère et le ministère des transports et des communications dans ses propositions pour le nouveau conseil municipal de Skyros. Peu avant, la municipalité de Santorin avait exprimé de sérieuses objections à la proposition de plan spatial spécial pour le tourisme. Dans le même temps, les maires de sept îles des Cyclades (Tinos, Antiparos, Santorin, Paros, Kea, Anafi et Amorgos) participant au réseau des municipalités bleues, ainsi que 12 autres maires provenant principalement du pays insulaire, ont envoyé une lettre au Premier ministre pour lui demander d’aborder la question de la surconstruction et du dépassement de la capacité d’accueil de leurs îles. La municipalité de Paros a également envoyé une lettre similaire portant principalement sur les grottes, l’aménagement urbain spécial et les piscines. Dans le même ordre d’idées, le Réseau pour des Cyclades durables, qui, dans sa déclaration fondatrice il y a un an, a souligné le risque d’une perte définitive de l’identité des îles en raison de constructions privées et publiques hors d’échelle, tout en proposant un scénario de développement alternatif. Dans la pétition qui circule actuellement parmi les citoyens et les conseils municipaux, elle demande des mesures immédiates telles que l’interdiction de la construction de piscines, la suppression des grottes qui dénaturent le paysage (avec en prime 50 % de constructions supplémentaires !), la protection des chemins, la limitation de l’ouverture de nouvelles routes, l’évitement des ESXASE et ESXADA et l’application de la jurisprudence du Conseil de l’Europe en matière de construction hors site. Un an après la création du réseau, le chemin à parcourir est long et difficile. Les succès, petits ou grands, des efforts des citoyens et des autorités locales ne garantissent pas une fin heureuse. A Ios, Amorgos, Syros et ailleurs, il y a des mouvements de réaction locaux très importants qui se battent depuis des années, sans avoir obtenu de résultats définitifs pour le moment. Mais c’est justement la concentration des efforts et les partenariats qui s’organisent progressivement qui donnent une dynamique nouvelle et prometteuse. Ensemble, nous pouvons défendre l’intérêt public et la résilience des îles. Il existe une autre voie vers un développement véritablement durable. Et nous savons l’emprunter. Coordination du Réseau pour des Cyclades durables
(K. Kanakari, J.Moe, T. Pantelios, E. Papazoi, G. Spilanis, N. Stephanou)
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